Anna Guilló

Anna Guilló, Denture jaune de loup de mer la gueule ouverte, 2018. Dessin 3D, 30 x 20 cm. env.

Anna Guilló est artiste et professeure des universités à Aix-Marseille Université. Elle travaille notamment sur la cartographie alternative et ses enjeux politiques. Elle est membre du collectif et de la revue de L’antiAtlas des frontières et est à l’origine du programme de recherches La Fin des cartes ? Territoires rêvés, territoires normalisés. Elle fait également partie du collectif HIC SUNT dont les artistes sillonnent la cartographie à travers dessins, performances, installations, sculptures et vidéos. Elle a par ailleurs contribué à créer le programme de recherche en arts Images en tr@nsit : territoires et médiums au LESA et dirige actuellement la revue d’art et d’esthétique Tête-à-tête.

Jean-Marie JACONO

Maître de conférences en musicologie. Ses travaux, dans les champs de la sociologie de la musique et de la sémiotique, ont été consacrés à la musique russe (Moussorgski et l’opéra Boris Godounov en particulier), mais aussi aux musiques populaires modernes (chanson et rap). Premier musicologue à avoir étudié le rap en France, Jean-Marie Jacono a rédigé de nombreux articles sur le rap marseillais. Il est cofondateur, avec Perle Abbrugiati et Joël July, du réseau international ‘Chanson : les ondes du monde’ et de la collection Chants-Sons aux PUP.  Deux biennales internationales d’études de la chanson ont déjà été organisées par ce réseau, en collaboration avec d’autres universités (2017, 2019) . Il a  par ailleurs publié en 2015 (en co-direction avec Lionel Pons), Henri Tomasi : du lyrisme méditerranéen à la conscience révoltée (Aix-en-Provence, PUP, 564 p.) et a co-dirigé l’ouvrage Cartographier la chanson contemporaine (Aix-en-Provence, PUP, 2019, 522 p.), qui regroupe les actes de la première biennale.

Mouna KARIMI

Doctorante en thèse “Pratique et théorie de la création”, sous la direction de Thierry Roche. Elle aborde le sujet de la mise en scène des représentations de femmes au sein du cinéma marocain, en observant les constructions identitaires, les clichés et stéréotypes, ainsi que les nouvelles formes de réappropriations des codes esthétiques et symboliques par les cinéastes femmes, elle analyse le comportement spectatoriel et l’effet produit par la fiction filmique au sein des groupes sociaux du pays. Elle s’attache également à faire le lien entre la réalité sociale des femmes au sein du pays et les discours des personnages fictifs les plus présents sur les petits et grands écrans. Son travail use de l’image filmique, comme outil sociologique, vecteur et révélateur de mutation au sein des sociétés où la pratique de l’image est encore conflictuelle. En parallèle de son travail de recherche, elle exerce en tant qu’enseignante, réalisatrice documentaire et chargée de production avec diverses structures et à titre indépendant. Elle intervient aussi en tant que formatrice au sein d’ateliers pédagogiques qui utilisent l’image comme un espace de parole sociale.

Dans sa pratique artistique, Mouna explore différents médiums (photographie, vidéo, création plurielle et écriture) à travers lesquels réfléchi les représentations des corps de femmes, des espaces et des pratiques du féminin.  Ces notions sont développées dans son travail à travers différents contextes et procédés, qui oscillent entre l’observation d’une intimité frontale au travers de la parole et l’exercice de l’écoute, la collecte de récits, leur mise en liens et leurs expositions, l’exploration de la symbolique des objets et des espaces ou structures assimilés à l’univers féminin maghrébin. En s’intéressant à son expérience personnelle de ce qui définit l’appartenance identitaire, elle réfléchit les sentiments d’anormalité et d’atypie vécues par les femmes marocaines d’aujourd’hui au sein de leur groupe sociale et de la communauté cultuelle et culturelle. Elle se réapproprie les récits individuels collectés durant ses différents travaux de recherche pour en projeter une « narration fictionnelle documentée », fantasmée et anonyme, afin de permettre la transmission et la visibilité de ces expériences anonymes multiples au travers d’une narration à voix unique.