La recherche
En termes de méthodologie, le LESA fait le choix de faire coexister deux pratiques. D’une part, et selon les chercheurs concernés, les travaux liés à une herméneutique ouverte aux influences des différentes écoles (école de Francfort, nouvelle critique, iconologie warburgienne), mais également à la constitution d’une connaissance qui s’appuie sur le croisement des champs épistémologiques et cognitifs de la philosophie, de l’anthropologie, de la sociologie, des sciences dites « dures » ou de l’écologie. D’autre part, le LESA veut développer des programmes en s’appuyant sur la pratique artistique et sur les enjeux actuels de la recherche création :
Recherche création : le LESA associe étroitement recherche artistique et recherche théorique, en lien avec diverses institutions artistiques extérieures. Il s’agit de favoriser des projets dans lesquels la relation entre geste créateur et action collaborative est déterminante dans le processus de fabrication d’œuvres et dans l’approche des études sur l’art (recherche par le film, production d’œuvres et d’expositions, événements associant colloques et expositions…).
Recherche/action : se fondant entre autres sur des expériences menées in situ, sur les territoires nationaux et internationaux, le LESA s’oriente vers une pratique scientifique basée sur l’analyse de recueillement de données, l’enquête, l’entretien, la recherche par le film, afin de figurer un espace de ressources synthétisées et mises à disposition.
Ces types de pratiques de la recherche au sein du LESA inscrivent celui-ci, à partir des Arts et des sciences de l’art, tout à la fois dans le champ des sciences humaines, de l’Homme et de la Nature. C’est volontairement que le LESA s’ouvre ainsi à des travaux qui le configurent dans la perspective d’appels à projet, inter-laboratoires et transdisciplinaires.
Le LESA soutient également la présence des doctorants dans les programmes, mais également les encourage à innover et à proposer des initiatives Junior : journées d’études, invitations de chercheurs, colloques, publications scientifiques, etc.
Fort de cette structuration, le LESA entend ainsi répondre aux enjeux qu’induisent les pratiques artistiques, leur perception, leur réception et leurs actions. A travers ceux-ci, c’est bien la tentative de cerner ce que d’aucuns nomment la singularité, la subjectivité, les modes de subjectivations de l’être humain qui est un objet de recherche, tant du point de vue de la création que de celui de la réception. Soit, une manière de travailler au saisissement de ce qui fait la relation de l’être au monde, ses relations complexes au mouvement de l’Histoire, ses modes d’organisation technique et écologique, ses liens avec l’environnement soumis aux mutations comme à la constance. Là où l’esthétique continue de réfléchir des formes de reflet de ce monde et des pratiques de dépaysement.
Adossé au bâtiment Turbulence à Marseille et Cube à Aix-en-Provence, le LESA œuvre en lien avec les formations de Master qui ont été repensées afin d’être articulées à la stratégie et aux finalités du laboratoire. L’architecture du Département Arts croise ainsi formation et recherche, notamment en y ajoutant une offre de séminaires à destination des étudiants de Master et des doctorants, animée par les enseignants-chercheurs ou les jeunes chercheurs inscrits en thèse et cotutelle de thèse et rattachés à l’École Doctorale ED 354 :
Le LESA développe également un grand nombre de partenariats nationaux et internationaux (Allemagne, Liban, Québec, Brésil) et s’investit dans plusieurs manifestations en direction de publics non universitaires et élargis.
AXE I : Espèces d’Espaces
Sous ce titre se déclinent les poursuites de deux programmes : Trans et S’entretenir-écritures contemporaines de l’art et fabrique du discours. L’axe « Espèces d’Espaces » – sans s’écarter ni négliger les objets que ces programmes questionnaient au plan théorique et pratique – s’inquiéte de la multitude de « plans » où se forment l’art et où prennent place les œuvres, et sur lesquels s’élaborent les conditions (et parfois les limites) de rapports à l’art contrastés, tout autant que les rapports sociaux (effet de réception entre autres) que cela induit. Des espaces homologués aux territoires inattendus, de la page, de la scène, des musées, aux recoins, aux replis, aux zones délaissées, de l’urbain au périurbain, en passant par les espaces dématérialisés, les écrans, la toile, etc. qu’il y ait à cet endroit un emploi métaphorique (dialectique du propre et du figuré) ou des réalités concrètes, « Espèces d’Espaces » s’attache à saisir les lieux de conception, d’exposition de l’œuvre, structurant, modifiant, renouvelant le regard, les pratiques et les agencements sensibles et sociétaux. Une attention particulière (on pourrait dire une orientation stratégique) est portée aux pratiques artistiques qui se construisent sur la présence, l’intervention et l’inclusion, dans les processus de création de « non-acteurs » (ce que l’on nommerait encore les « publics »), de « pratiques non maîtrisées ou marginalisées », de « techniques balbutiantes ou nouvelles », de leur déploiement dans des « lieux émergents et inattendus », au sein de « territoires sauvages ».
I a) Programme Trans (Responsable : Yannick Butel)
En lien avec le Brésil, le Liban, l’Allemagne, en dialogue avec les communautés artistiques arabo-méditerranéenne, sud-américaine et européenne, soutenue par l’université franco-allemande, le programme « Trans » aura permis d’augmenter :
1/ les représentations du phénomène théâtral, des diverses formes de théâtralités et du geste artistique de singularités et de complexités liées à des spatialisations originales, des constituants inattendus et imprévisibles ;
2/ les contenus épistémologiques et les outils théoriques forgés sur des réalités artistiques et sociétales concrètes.
En complément d’un travail théorique et critique sur les formes contemporaines homologuées s’inscrivant dans les espaces localisés et traditionnels de diffusion, le programme « Trans » s’attachera à saisir les formes artistiques « mineures », les réalisations contemporaines « marginales », les pratiques et les productions « invisibles et ignorées » dans l’étendue où elles prennent forme.
l’enjeu du programme « Trans » s’attachera à tisser un rapport dialectique entre ces deux aspects qui, à l’évidence, ne peuvent pas être sans effet sur les représentations qui sont entretenues quant aux notions de pratiques artistiques, d’art et d’esthétique, dans le champ théorique mais également social.
Entre autres pistes, eu égard ces formes artistiques et esthétiques, lesquelles s’inventent comme des possibilités – à partir de la liberté de l’imagination – qui s’organisent comme des « ripostes tactiques » (cf. Louis Marin, utopiques : jeux d’espaces) à des espaces saturés et des pratiques contraintes, sera traité le registre de l’art et de l’utopie qui inscrit l’œuvre et ses « acteurs », dans sa relation à la représentation de la société, comme projet.
Dans cet perspective, l’apport théorique des travaux sur les esthétiques liminales (notamment les recherches de la Professeure Ileana Diéguez (université autonome de Mexico)) sera majeur, mis en lien, par exemple, avec la postface de Miguel Abensour (sur la notion de « petit ») au Minima moralia d’Adorno.
Dans un tissu et un marché industrialo-culturel saturé et sur-éclairé qui privilégie le monumental (dont Georges Bataille a assuré la critique), le programme « Trans » s’attache donc à mettre en œuvre une recherche qui recensera des « œuvres » et des « pratiques » travaillant dans l’ombre, disséminées et insaisissables, promouvant des formes d’utopie sensible, des œuvres « topeaugraphiques » écrirait Florent Perrier
Actions passées (sélection)
Colloques
Symposium, « Suzammen immer/ensemble toujours »,, soutien de l’université franco-allemande (UFA), Berlin 2024.
Colloque international co-organisé consacré à « Médiation et transculturalité » (Trankulturelle Kulturvermittlung imDeutsch Franzosischen Vergleich), Auditorium de l’ambassade de France, Berlin le 2 décembre 2022.
« Colloque international transdisciplinaire sur « Combats de la culture, combats pour la culture », coorganisé par l’université libanaise et Aix-Marseille université (LESA), Beyrouth, les 7-8 décembre 2017.
Rencontres internationales autour de « La fabrique du commun, l’interculturalité », en partenariat avec l’ERAC, le Laboratoire Echanges (AMU) et l’Institut Goethe de Paris et Marseille. Avec les universités d’Hildesheim, de Bilgi, de Passau, de Hambourg, de Tübingen, Marseille, 4-6 novembre 2015.
Journées d’étude
* « La catastrophe ou l’art de frissonner “encore”, arts et pratiques en milieu urbain sous état d’urgence », soutenu par le Ministère de la culture, en partenariat avec la Fédération des Arts de la rue, Marseille-FAIAR, 16 décembre 2021.
« État de la scène contemporaine européenne », Université libanaise, Faculté de lettres, théâtre et médiation et Faculté des beaux-arts et d’architecture de Beyrouth, décembre 2018.
« Arts et espaces, rêveries, raideries, raideurs », journée d’étude interdisciplinaire et regroupement franco-allemand, en partenariat avec la Formation avancée itinérante des arts de la rue (FAIAR), novembre 2018.
« Combats de la culture, combats pour la culture », journée préparatoire pour les doctorants AMU, en préparation de leur participation au colloque international de Beyrouth, Marseille, octobre 2017.
« Programme Trans 3, (finalisation de l’ouvrage des doctorants sur le Trans) », regroupement franco-allemand, Hildesheim, les 9-12 mai 2017.
« Programme Trans 1 », Université d’Hildesheim, Master franco-allemand, UFA, Hildesheim, juin 2016.
Ouvrages collectifs
Les pratiques Transcéniques brésiliennes, Série « scènes », coll. Arts, 2021.
Transformation als Künstlericher Prozess, Eine deutsch-französische ForschungTransformation, (publication bilingue d’articles des doctorants/PhD Track inscrits dans le cursus franco-allemand), Berlin, éditions OLMS, 2019.
La critique, un art de la rencontre. Origine d’un geste II, Série « Scène », coll. « Arts », PUP, 2019.
Les Cahiers de la République, une épopée d’un théâtre en marche, en coordination avec l’ERACM et le Festival d’Avignon, Solitaires intempestifs, 2016.
Antonio Araújo et Le Teatro da Vertigem, Série « Scènes », coll. « Arts », PUP, 2016.
Les Théâtres contemporains brésiliens, PUP, 2015.
N° Revue
Du rythme de/à l’œuvre, Incertains Regards n°14, PUP, 2024.
Ego-graphie de l’art (notre contemporain), Incertains Regards n°13, PUP, 2023.
L’imagination au point mort, le virus de l’interprétation », Incertains Regards n°12, PUP, 2022.
Catastrophes en scènes, Incertains Regards Hors-série n°4, PUP, 2022.
Combats pour la culture, Culture du Combat, scènes artistiques et sociétés en mouvement dans le monde arabo-méditerranéen, Incertains Regards Hors-série n°3, PUP, novembre 2021.
La frontalité ou « l’effet Méduse », Incertains Regardsn°11, PUP, 2021.
Formes transitoires… ou l’intempestif Covid et l’interregnum, Incertains Regards n°10, PUP, 2020.
Arts et perspectives révolutionnaires, Incertains Regards n°9, PUP, 2019.
Du Trans : avenir ou impasse, Incertains Regards n°8, PUP, 2018.
Connexion/déconnexion, intro. à la performance de Julien Blaine, Incertains Regards n°7, PUP, 2017.
La disparition, Incertains Regards n°6, PUP, 2017.
Penser c’est faire des épaisseurs, Incertains Regards n°5, PUP, 2016.
Le Théâtre pense, certes, mais quoi et où, Incertains Regards, Hors-série n°1, PUP, 2015.
Documentaires
Jean-Pierre Léonardini, avis critique-critique à vie, documentaire, Anamorphose.
Et je dois trouver ici le ciel pour devenir oiseau, documentaire de Yannick Butel et Emmanuel Roy, 2018.
Actions à venir
Revue
Le retour de l’indépassable mimesis, Incertains Regards n°15, PUP, 2025.
Colloque, Journées d’études
Atelier de recherche MESCALes, Médiation et Études de la Scène Contemporaine Au Liban Et aux Suds, À l’initiative de L’université d’Aix-Marseille et de l’ Université d’Hildesheim, Rencontres franco-allemandes, Master/PhD Kulturvermittlung-Culture Policy Soutenu par le Laboratoire d’études en sciences des arts (LESA, UR 3274) et l’Université franco-allemande (UFA)en partenariat avec la FAIAR. 23-25 avril 2025.
Ouvrages en préparation
Ileana Dieguez, Textures de l’effroi, Théâtralité, pouvoir et souffrance, en préparation
Simon Dubois, De la marge au centre, de Syrie en exil, itinéraires d’un jeune théâtre syrien.
Équipe
Doctorants et doctorantes : Elise Vignaud, Laure Ciosi, Imad Abunada, Mateo Mavromatis, Caroline Roncerel Haure, May Touma, Abdulhaq Haqjoo,
EC AMU : Anyssa Kapelusz, Arnaud Maïsetti, Louis Dieuzayde, Gilles Suzanne, Yannick Butel (resp. Programme)
EC réseau international : Julius Heinicke, Marta Isaacsson, Abdo Nawar, Marc Riachi, Marianne Noujaïm, Birgitt Mandel, Maria Lucia Pupo, Silvia Ferrnandes.
I b) Programme s’entretenir | Créations contemporaines : les mots pour le dire (Responsables : Anyssa Kapelusz et Arnaud Maïsetti)
Désireux d’approcher les créations d’aujourd’hui non par l’observation des œuvres, mais depuis les paroles mêmes des artistes, le programme transdisciplinaire « S’entretenir. Créations contemporaines : les mots pour le dire » voudrait contribuer à l’étude des créations artistiques telle qu’elles se pensent au sein du LESA, tout en proposant une double visée épistémologique et méthodologique. En effet, outre une volonté de cartographier des pratiques de création comme elles se déploient aujourd’hui dans les arts — scéniques, cinématographiques, plastiques…—, le programme a également pour matière et objet la manière dont se nomment et se décrivent, pour l’artiste, les voies de la création. En retour, c’est la parole du chercheur qu’on envisagerait aussi, d’un point de vue critique, en observant les façons d’engager un dialogue avec un artiste, les biais et les résonances, les outils et ce qui les met à l’épreuve.
Penser les formes d’une part, réfléchir aux mots qui les désignent d’autre part, considérer l’échange entre l’artiste et le chercheur enfin, sera donc un tout dans ce programme qui se propose de travailler les enjeux poétiques et métadiscursifs de l’œuvre via l’entretien, et, partant de l’entretien, pourrait permettre de regarder différemment les œuvres.
Le programme se propose donc de collecter d’entretiens, sous différentes formes — et l’un des enjeux de ce travail serait d’inventer des formes d’entretiens qui déjouerait le canon « questions/réponses », pour expérimenter d’autres manières de parler aux artistes, pour leur permettre de parler autrement —, et de doubler ce travail d’une réflexion sur ce matériau et les façons de le conduire.
Cartographier des processus de création — confronter des notions
Nous tâcherons de penser les processus de création dans la pluralité de leurs formes. Se placer de plain-pied dans la parole de l’artiste, depuis le point de vue de la création, c’est en effet inévitablement penser les enjeux des dynamiques, envisager les gestes et aborder l’œuvre via ce qui la met en œuvre. Ce serait donc désœuvrer en partie le regard totalisant et en surplomb venu dans l’après-coup de la création qui est fatalement celui de la critique. De fait, entendre des artistes élaborer leur pensée de la création ne reviendrait pas à retourner à l’origine ni à placer dans cette parole le régime de vérité de l’œuvre (en rejouant les vieilles antiennes de l’intention purement originelle, ou de la création comme surgissement premier) — au contraire. Ce serait tâcher de comprendre les principes contradictoires et complexes qui tendent à troubler la fonction même de la création contemporaine et de ses auteurs. Ainsi approcherait-on en écoutant les chemins de la création les modes de compositions équivoques, des formes d’invention arbitraires ou à tâtons, et s’entendraient aussi les enjeux de hasard, d’erreurs propres à la recherche, de malentendus même, et se laisseraient penser les notions de désarroi, d’impasse, ou d’abandon.
Réfléchir (à) la parole — l’entretien, formes et forces
La finalité d’un entretien, du point de vue du chercheur, tiendrait non seulement dans l’établissement de faits, mais aussi (et peut-être surtout) dans la manière dont la parole s’échange et s’élabore, de l’un à l’autre versant ; du point de vue de l’artiste de même, le but excéderait largement celui d’un entretien journalistique, où il s’agit bien trop souvent de communiquer (transmettre des informations, retracer le récit des intentions…), mais où l’enjeu pourrait être de nommer ce qui, jusqu’alors, ne l’était pas.
« S’entretenir » — programme d’ouverture ; chemins et pistes
« S’entretenir » est un programme fondamentalement pluriel et transverse ; comme il ne porte pas a priori sur une discipline des arts, mais qu’il est une pratique commune à bien des chercheurs en arts qui travaille sur des œuvres et des artistes contemporains, il peut intéresser chacun des chercheurs du LESA.
Actions passées
2024, L’entretien performé : entre altérité et altération, Séminaire LESA, invité.es Eloïse Deschemin, Laurent de Richemond, Magalie Martin, novembre 2024, Campus Saint Charles, Aix-Marseille Université.
2024, S’entretenir : les mots pour le dire, Séminaire LESA, Anyssa Kapelusz, Arnaud Maïsetti, octobre 2024, Campus Saint Charles, Aix-Marseille Université.
2023, L’entretien en art : réflexions épistémologiques et méthodologiques, Journée d’Etudes organisée par J.M. Durafour, Anna Guillo, A. Kapelusz, A. Maïsetti, Turbulence, Aix-Marseille Université.
2019 et 2021, S’entretenir, écritures contemporaines de l’art et fabrique des discours, séminaire doctoral co-animé par Anyssa Kapelusz et Arnaud Maïsetti. Ecole Doctorale 354, Langage, lettres et arts, UFR ALLSH, Aix-Marseille Université.
Actions à venir
Juin 2025, résidence de recherche et d’expérimentation.
Automne 2025, séminaire LESA
Février 2027, Parution d’un numéro de la revue Turbulence.
Publications et productions dans cet ordre
KAPELUSZ, A., « D’abord l’idée d’une profusion, d’un débordement » : Entretien avec Cédric Paga / Ludor Citrik, in Incertains Regards n° 13 : Égo-graphie de l’art (notre contemporain), sous la direction de Yannick Butel et Louis Dieuzayde, Aix-en-Provence, Presses Universitaires de Provence, 4e trimestre 2023.
KAPELUSZ, A., « Penser aux habits trop grands » : Entretien avec Michel Cerda à propos d’Ida ou le délire d’Hélène Bessette » in Incertains Regards n° 12 : L’imagination au point mort, et après ? Le virus de l’interprétation, sous la direction de Yannick Butel et Louis Dieuzayde, Aix-en-Provence, Presses Universitaires de Provence, 1er trimestre 2023.
Équipe
Responsables : Anyssa Kapelusz, Arnaud Maïsetti
Membres associé.es : Anna Guilló, Sabrina Dubbeld, Magalie Martin.
AXE II : Épistémès : pratiques et théories des art
Cet axe de recherche réunit plusieurs propositions de programmes ayant en commun la question des récents déplacements des épistémès à partir du champ de l’art. L’art, tant dans sa fabrique que dans l’analyse de ses œuvres, est ici envisagé comme une connaissance dont il est nécessaire d’interroger les médiums, les savoirs situés mais également les potentialités de ce qu’elle nous révèle des sciences humaines et sociales. Les trois programmes de l’axe « Épistémès » ont par ailleurs pour particularité d’interroger les formats de la recherche à travers différents champs artistiques : cinéma, arts numériques et arts plastiques entre autres, par-delà les formes habituelles de transmission de la connaissance universitaire.
II a) Sites de l’image et Milieux associés (dir. Jean-Michel Durafour et Marie Rebecchi)
Sites de l’image (organisé par Jean-Michel Durafour) –Le mot « site » nous vient de l’art : ne sont-ce pas les peintres qui ont fait passer en français ce mot venu de l’Italie, sito, qui y signifiait « la vue, la situation et l’assiette d’une contrée » (Roger de Piles) ? Par étymologie, le site, c’est ce qui résiste (sistere). Car le site est moins quelque chose à voir que ce qui organise le sensible. Le site est un diagramme. Interroger les images comme des sites, c’est demander à la théorie des arts deux choses. D’une part, d’admettre que l’image est toujours traversée par tout autre chose que de l’image ou de l’art, que ce soit depuis l’écologie, l’archéologie des médias, l’anthropologie, l’histoire de l’art, etc. Toute image est une zone critique où se rencontrent et se fréquentent différents discours, différents exercices des images. D’autre part, cela revient à poser que le site de l’image ne se tient pas que dans l’image : l’image est également le nom d’un ensemble de propriétés formelles permettant de penser d’autres problèmes que des problèmes d’images, en tant qu’elle peut être tenue pour un instrument spéculatif dans l’exploration de questions non artistiques ou esthétiques.
Les milieux associés (coorganisé par Marie Rebecchi avec Lia Giraud pour les Beaux-Arts de Marseille – INSEAMM) – Les « milieux associés » (G. Simondon) sont par essence des mi-lieux relationnels : des espaces-médiums. Ils constituent un point de départ, formel et thématique, permettant d’explorer dans les pratiques artistiques différents lieux de rencontre et de circulation entre le biologique, le technique et le social. La réflexion porte sur les processus de fabrication articulant biologique et technique (images vivantes, biomorphisme), sur des espaces de perceptions et de représentations (cartographie, psychoacoustique), sur des mobilités impliquant conjointement les corps, les objets et les images, en mettant en évidence l’hétérogénéité temporelle de ces « nouvelles écologies ». Méthodologiquement, la réflexion s’organise autour d’une conférence et d’un atelier de recherche et création, en petit groupe, avec les invités.
Actions passées
Invités passés du Sites de l’image : Emmanuel Alloa, Vincent Amiel, Emmanuelle André, Jacques Aumont, Gabriel Bortzmeyer, Antoine Gaudin, Mathias Lavin, Loig Le Bihan, Barbara Le Maître, Michael Marder, Jean Mottet, José Moure, Marie Rebecchi, Olivier Schefer, Antonio Somaini, Benjamin Thomas, Luc Vancheri, Peter Szendy.
Invités passés des Milieux associés : Première édition (2022-2023) – Lia Giraud & Marie Rebecchi ; Jean Arnaud, Philippe Delahautemaison & Frédérique Entrialgo ; Anna Guilló & Nina Leger, avec Elsa Noyons ; Pierre-Laurent Cassière & Sandrine Ozerov ; Fabien Faure & Jean-Baptiste Sauvage ; Marion Balac & Damien Beyrouthy. Deuxième édition (2023-2024) – Mohamed El Khatib ; Yoan Ollivier (agence de design Vraiment Vraiment) ; Myriam Mihindou. Troisième édition (2024-2025) – Renaud Bezy & Katharina Schmidt ; Samuel Gratacap & Séverine Mathieu ; Anaïs Tondeur & Jean-Michel Durafour.
Actions à venir
Publications et productions
Jean-Michel Durafour (dir.), Sites du film. Le cinéma et ses parages, Dijon, Les presses du réel, coll. « Perception », 2024.
Marie Rebecchi et Lia Giraud (dir.), Le milieu associé, revue Turbulences, n°4, 2026.
Équipe
Jean-Michel Durafour, responsable de Sites de l’image, professeur des universités
Marie Rebecchi, responsable des Milieux associés, maîtresse de conférences
Nina Pillet, doctorante
Clara Ottaviano, doctorante,
Stéphane Eckhert, doctorant
Louise Bouvet-Zieleskiewicz, doctorante
Vincent Gaudin, doctorant
Les promotions annuelles du parcours « Ecritures critique, recherche et didactique de l’image » du Master Cinéma et Audiovisuel d’Aix-Marseille Universit
II b) Epistémologies depuis les arts (dir. Damien Beyrouthy et Judith Dehail)
Les pratiques et théories des épistémologies, entendues dans leur pluralité et leur diversité, traversent de nombreux champs disciplinaires et alimentent divers mondes de l’art. Dans ce programme, il s’agira de traiter cette multiplicité depuis le champ artistique dans son ensemble : à partir de la théorisation, de la pratique artistique, de la médiation culturelle de l’art ou encore du commissariat d’expositions. Ce projet prendra la forme d’activités aussi diverses et problématisées que des ateliers de recherche-création, des résidences croisées, des balades patrimoniales, des expositions, des colloques, des séminaires, des performances et d’autres formes qui restent encore à inventer.
Nous proposons de considérer les épistémologies dans leurs acceptions les plus étendues : tant les analyses des catégories existantes (sujet, objet, homme, animal, plante…), que les façons de catégoriser ; tant les méthodes utilisées pour aborder une question ou un sujet, que les manières dont une pensée ou des savoirs spécifiques s’élaborent (en s’intéressant notamment aux savoirs situés). Les épistémologies seront même envisagées comme des médiums immatériels (une position épistémologique particulière, des basculements épistémologiques…), où les matériaux de productions (lumière, toile, papier, bois, vidéo…) sont traités comme des intercesseurs de ces médiums. Ces épistémologies proviennent autant des mondes européens, américains, africains, ou asiatiques, sans exclusion aucune.
Ces diverses épistémologies seront travaillées par une interrogation soutenue, qui les questionnera comme médium de projets artistiques, ou comme cadres de savoir. Pour explorer les institutions (artistiques et universitaires), on fera appel aux nouvelles conceptions ontologiques (nouveau matérialisme, écoféminisme, posthumanisme, aesthésis décoloniale), aux épistémologies des Suds (Amérique latine et Caraïbes, Afrique, Asie…), aux pratiques artistiques et à leurs modalités de mise en œuvre, sans oublier la pratique de la recherche et de la création à l’université.
Ainsi, ce programme a pour particularité d’aborder les épistémologies dans une approche transversale. Celle-ci opère simultanément depuis la pratique artistique, la théorisation, les pratiques curatoriales et la médiation culturelle ; elle invite les acteur·ices de ces différents champs (artistes, médiateur·ices, commissaires, artistes-chercheur·ses, théoricien·nes de l’art…) à nourrir le débat. Les épistémologies sont également envisagées dans leurs pluralités d’acceptions et d’appréhension (schémas de pensée, méthode de catégorisation, médium). Enfin, la mise en œuvre de la recherche théorico-plasticienne est travaillée par les épistémologies qui lui donneront des formes particulières.
Actions passées
7-9 octobre 2021 (Turbulence et Iméra), Colloque international “Prendre part à l’art et à la culture. Pratiques, théories et politiques de la médiation culturelle aujourd’hui” organisé par Judith Dehail en collaboration avec Agathe Mareuge (Sorbonne Université). https://amupod.univ-amu.fr/search/?q=ppac21
13 juin – 1er juillet 2022 (Salle d’exposition, Turbulence), « Résidence été 2022 », workshop organisé par Damien Beyrouthy. https://epistemologiesdepuislesarts.xyz/residence-2022/
21 octobre 2022 (Salle d’exposition, Turbulence), « Écosystème de l’art pour médium », restitution publique avec Dos Mares (Artiste-Curateur).
3 novembre 2022 (Salle de projection, Turbulence), « Antefuturs ? », projection vidéo et étude de cas avec Nicolas Feodoroff (Beaux-Arts de Marseille).
17 novembre 2022 (Salle d’exposition, Turbulence), « La Chambre de Markov », workshop avec Thierry Fournier (Artiste).
18 novembre 2022 (Salle d’exposition, Turbulence), « L’Insu », restitution publique avec Thierry Fournier (Artiste).
22 novembre 2022 (Salle de projection, Turbulence), « Write No History : sagesses afro-diasporiques et résistance quantique dans l’œuvre de Black Quantum Futurism », projection vidéo et étude de cas avec Gina Cortopassi (UQAM).
30 novembre 2022 (Salle d’exposition, Turbulence), « Mégafeux & Everyday Crisis », restitution publique avec Elsa Ayache (ACTE, MCF) & Sara Bédard-Goulet (Université de Tartu, PR).
2 décembre 2022 (Salle d’exposition, Turbulence), « Penser bosquet, bosqueter », avec Pierre Baumann (ARTES, PR) & Jean Arnaud (LESA, PR).
8 décembre 2022 (Iméra, Marseille), « Les enjeux de la médiation critique », intervention de Judith Dehail dans le cadre du Community Building Seminar de l’Iméra
12 décembre 2022 (Salle d’exposition, Turbulence), « Images décomposées, concepts en compost », restitution publique avec Carole Nosella (ECLLA, MCF).
6 janvier 2023 et 8 janvier 2024 (Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris),
« Musées de la musique et patrimonialisation des médiations », intervention de Judith Dehail dans le cadre du séminaire « Médiations » de Joëlle Le Marec
13 au 17 février 2023 (Salle d’exposition, Turbulence), « Désorceler l’Université », collectif Art & Langage : résidence de recherche et de création.
6-16 mars 2023 (Salle d’exposition, Turbulence), « Hors catégorie » : résidence et journée d’étude. (porté par Célio Paillard)
22-24 mars 2023 (Salle d’exposition, Turbulence), « No man’s Land Art », workshop avec Christophe Bruno.
25 mars 2023 (Mucem Lab), Rencontre « Posture et engagement dans la médiation culturelle en contexte décolonial », organisée par Judith Dehail avec Virginia Pisano (Aflam) et Chafik Allal (Iteco)
7 avril 2023 (Salle de projection, Turbulence), « Délégations », conférence-performance avec Damien Beyrouthy (LESA), Marion Balac (Beaux-Arts de Marseille). Dans le cadre du Séminaire Milieux Associés.
26 juin – 7 juillet 2023 (Salle d’exposition, Turbulence), « Résidence été 2023 », workshop organisé par Damien Beyrouthy. https://epistemologiesdepuislesarts.xyz/journal-de-travail/
26 juin 2023 (Salle de projection, Turbulence), « Titan », rencontre et projection du film, avec Sasha Anikieva, Chaza Ayoub, Klara Babin, Pierre Baumann, Camille Boivin, Amélia Boudey, Sixtine Camara-Loza, Claire Commes, Manon Guenard, Océane Maireaux et Apolline Satta.
29 juin 2023 (Salle de projection, Turbulence), « Posthumain », projection de film et discussion avec Marianne de Cambière.
29 juin 2023 (Iméra), « Astral Destocking », collectif art langage, exposition Xanadu, organisée par Christophe Bruno et Jeff Guess.
20 septembre 2023 (La Citadelle de Marseille), « Watching Stones », présentation d’un projet de recherche-création avec Damien Beyrouthy (LESA) et Claire Fonticelli (LIEU), table ronde « La mise en récit collective de nos patrimoines et de nos mémoires », animée par Judith Dehail.
Accès au podcast : https://www.deezer.com/fr/show/1000527632
19-20 octobre 2023 (Salle d’exposition, Turbulence), « Disarmed », workshop avec Christophe Bruno et Anne Marchis-Mouren. https://epistemologiesdepuislesarts.xyz/atelier-disarmed/
9-10 novembre 2023 (Salle de projection et d’exposition, Turbulence), « Médiation des récits minoritaires au musée », Journées d’études organisées par Judith Dehail à l’occasion du lancement du projet Amidex REMED. https://amupod.univ-amu.fr/search/?q=%23REMED
10 novembre 2023 (Salle de projection, Turbulence), « Occuper, dévier, troubler : pratiques artistiques temporaires en milieu universitaire », Conférence de Damien Beyrouthy. https://amupod.univ-amu.fr/video/29196-remed-occuper-devier-troubler-damien-beyrouthy/
5 décembre 2023 (Salle de projection, Turbulence), Journée professionnelle « Médiation littéraire », organisée par Judith Dehail en collaboration avec l’Agence Régionale du Livre Provence Alpes Côte d’Azur
https://amupod.univ-amu.fr/search/?q=m%C3%A9diation+litt%C3%A9raire
15 février 2024 (Salle de projection, Turbulence), Séminaire REMED “Droits des médiateur·ices et des artistes et formes d’organisations collectives”, avec la participation de : Bla! – Association nationale des professionnel·le·s de la médiation en art contemporain, du Collectif WOW | Collectif de médiation culturelle indépendante, du Collectif La Buse, de ASSO Solidaires, de SUD Culture, et de Sophie Sereno, Maîtresse de conférence au Centre de droit social, Aix-Marseille Université.
26 février au 1er mars 2024 (Salle d’exposition), « Commune Présence », conférence et workshop avec Thierry Fournier.
1er mars 2024 (Salle d’exposition, Turbulence), « Posthumain ? », Conférence de Jean-Michel Durafour et Marianne de Cambiaire.
12 mars 2024 (Salle de projection, Turbulence), Séminaire REMED “Peut-on instituer le dialogue”, intervention du collectif Microsillons (Marianne Guarino-Huet et Olivier Desvoignes, HEAD Genève) https://amupod.univ-amu.fr/video/30515-seminaire-remed-microsillons-peut-on-instituer-le-dialogue/
18 mars 2024 (Salle de projection, Turbulence), Séminaire REMED “Savoir, science et oppression : à l’origine des hiérarchies sociales”, intervention d’Emilia Roig https://amupod.univ-amu.fr/video/30855-seminaire-remed-emilia-roig-savoir-science-et-oppression-a-lorigine-des-hierarchies-sociales/
4 juin 2024 (Université de Tübingen, Allemagne), “What about museum audiences: From doing exhibitions for people to working with them”, intervention de Judith Dehail dans le cadre du BIP CIVIS “Shifting Societies, Changing Museums” organisé par Thomas Thiemeyer et Anna Leschchenko https://civis.eu/en/learn/civis-courses/shifting-societies-changing-museums
17 au 28 Juin 2024 (Salle d’exposition, Turbulence), « Refuge », Résidence organisée par Judith Dehail et Damien Beyrouthy. https://epistemologiesdepuislesarts.xyz/residence-2024/
24 juin 2024 (Salle de projection, Turbulence), « La recherche et les ICC, comment transférer les savoirs. Présentation du projet de recherche Amidex RECITADELLES », intervention de Judith Dehail dans le cadre de la table ronde « L’IDEX : Explorons les possibles #2 > Les ICC, leurs défis et nous » https://www.univ-amu.fr/fr/public/actualites/lidex-explorons-les-possibles-2-les-icc-leurs-defis-et-nous
15 novembre 2024 (Salle de projection, Turbulence), Séminaire REMED, “La coopération comme stratégie de penser, agir et créer en contexte d’éducation populaire”, intervention de Marie Preston (TEAMED, Université Paris 8) et Eve Lamoureux (UQAM) https://amupod.univ-amu.fr/video/33642-seminaire-remed-la-cooperation-comme-strategie-de-penser-agir-et-creer-en-contexte-deducation-populaire/
28 novembre 2024 (Salle de médiation, Turbulence), Atelier “Hospitalité patrimoniale : lectures plurielles et conditions d’exercice du droit au patrimoine” organisé dans le cadre du projet Amidex RECITADELLES en collaboration avec Prosper Wanner, Julian Mckinnon, Alice Lancien https://medarts.toile-libre.org/2024/11/29/hospitalite-patrimoniale/
6 décembre 2024 (Amphi Massiani), « Basculements des pratiques de recherche, d’enseignement et de création en milieu universitaire », Conférence et performance de Damien Beyrouthy.
12 décembre 2024 (Salle de projection, Turbulence), Séminaire REMED, “Converser, décentrer, sensibiliser. Nouveaux récits et musées d’ethnographie”, intervention de Camille Faucourt (Mucem) et Nanette Snoep (Rautenstrauch-Joest-Museum) https://amupod.univ-amu.fr/video/34274-seminaire-remed-converser-decentrer-sensibiliser-nouveaux-recits-et-musees-dethnographie/
23 janvier 2025 (Salle de projection, Turbulence), Séminaire REMED, « Faire et rêver autrement. L’autonomisation des musées LGBTQI+ », intervention de Renaud Chantraine
14 février 2025 (Salle de projection, Turbulence), Séminaire REMED, “Archives, art contemporain et Crip Studies”, intervention de Lucie Camous et Mélanie Joseph
28 février 2025 (Salle de projection, Turbulence), « Mondes de l’art et cultures en réseau », Séminaire-Performance d’Alain Barthélémy avec ses invités.
Actions à venir
14 mars 2025 (Salle de projection, Turbulence), Séminaire REMED – “Ecologie politique et musée”, intervention de Marie-Anne Lanavère et Marianne Villière (séance organisée par Judith Dehail et Damien Beyrouthy)
21 mars 2025 (Salle de projection, Turbulence), « Dé collectifs. Désorceler – Déserter l’université », Séminaire-Performance du Collectif aʁ lɑ̃ɡaʒ.
28 mars 2025 (Salle de projection et d’exposition, Turbulence), « Basculer le regard », Journée d’étude organisée par Fabienne Denoual & Camille Prunet.
1-4 avril 2025 (Tübingen-Stuttgart, Allemagne), “Reinterpreting university museum collections: A collaborative digital initiative for decolonization”, participation de Judith Dehail au Think tank CIVIS
8 avril (ENSAD lab, Paris), “Muséifier les récits minoritaires ou minoriser le musée ? À la recherche de perspectives d’évolution pour l’institution muséale”, intervention de Judith Dehail à la journée d’étude “Défaire le musée ou comment le recomposer”
30 juin – 11 juillet 2025 (Salle de projection et d’exposition, Turbulence), « Résidence été 2025 », workshop organisé par Damien Beyrouthy.
Publications et productions dans cet ordre
Dehail Judith, « La médiation muséale en France : vers l’émancipation d’une fonction subalterne ? », in Klichuk Yana et Monbaron Joana (dir.), Al Mutawassit : La médiation comme point de rencontre, Berlin, Archive Books, 2021, p. 49-64.
Dehail Judith, « L’effet musée en question. Le cas de la muséalisation des instruments de musique », in Poulot D., L’effet musée : Objects, pratiques et cultures, Éditions de la Sorbonne, 2022.
Beyrouthy Damien (sld.), Images et mondes composites, Aix-en-Provence et en ligne, Presses Universitaires de Provence et Sens-Public, 2022. http://sens-public.org/dossiers/1613/
Dehail Judith, « La réflexivité et l’élaboration de savoirs-en-relation. Le cas d’une enquête de terrain sur la médiation culturelle », in Communication & Langages, dossier « L’enquête par le proche en SIC », 2023.
Beyrouthy Damien, “Facing Depletion: Artworks for an Epistemological Shift in the Collapse Era”, in Timo Maran, Jan Knobloch, Silver Rattasepp, Contemporary Collapse: New Narratives of the End, vol. 14 n°2, ecozon@, 2023. https://ecozona.eu/article/view/5069
« Scientifica » (exposition collective), Aix-en-Provence, 16 et 17 juin 2023, https://www.univ-amu.fr/fr/public/actualites/scientifica-2
“Research Pavillion #5” (exposition collective), HIAP, Suomenlinna, Helsinki, Finlande, 5 et 21 juin 2023, https://www.uniarts.fi/en/research-pavilion/
Dehail Judith, “Entre sexisme et précarité. La médiation culturelle comme pratique critique”, Revue Antipodes, 2024. https://www.iteco.be/revue-antipodes/mediation-culturelle-et-artistique-218/article/entre-sexisme-et-precarite
“Unknown” (exposition collective), Museum d’Histoire naturelle, Tartu, Estonie, 5 avril au 29 septembre 2024 TARTU 2024
“Recherche dans la ville” (événement collectif), Museum d’Histoire naturelle, Marseille, France, 4 décembre 2024 https://www.univ-amu.fr/fr/public/actualites/rdv-recherches-dans-la-ville-le-4-decembre-au-parc-longchamp
Dehail Judith (dir.), Savoirs critiques de la médiation culturelle, Editions des archives contemporaines, Paris [à paraître en 2025].
Dehail Judith, « The Silence of the Museums of Musical Instruments », in Donin N., Moindrot I., Ribac F., Music and Performing Arts in the Anthropocene: Nature, Materialities and Ecological Transformation, Londres, Routledge [à paraître en 2025].
Beyrouthy Damien, “A living and dead critters network to summon extinction times: Furomancy approach”, in Traces of Extinction: Species Loss, Solastalgia, and Semiotics of Recovery [à paraître en 2025].
Équipe
Directeurices du programme :
Judith Dehail (MCF, LESA)
Damien Beyrouthy (MCF, LESA)
Chercheureuses associéés:
Anyssa Kapelusz (MCF, LESA)
Louise Barrière (MCF, LESA)
Prosper Wanner (MAST, LESA)
Carole Nosella (MCF, ECLLA)
II c) antiAtlas des épistémicides (dir. Anna Guilló)
antiAtlas des épistémicides est un projet artistique et scientifique collaboratif dont l’objectif est de réunir dans un ouvrage et une exposition des articles scientifiques synthétiques portant sur des épistémicides du passé ou du présent, quel que soit l’endroit de la planète concerné. Les articles seront accompagnés de la reproduction d’une œuvre sous forme de carte alternative pensée expressément pour chaque exemple d’épistémicide donné, chaque contribution étant donc portée par un duo d’artistes et d’auteurs. La question étant aussi singulière qu’insondable, ce projet n’a pas de vocation encyclopédique et vise, au contraire, par les choix opérés, à établir un atlas non exhaustif et subjectif, assumé à la fois comme ouvrage scientifique et catalogue artistique.
La totalité des champs disciplinaires étant touchée par cette question, c’est à ce titre que antiAtlas des épistémicides a ouvert un premier appel à contributions en 2022 à une communauté d’auteurs et d’artistes sans distinction d’appartenance disciplinaire.
Si les articles et images de l’ouvrage et de l’exposition forment une constellation, cette dernière n’en est pas moins organisée selon différentes catégories et entrées thématiques, historiques, conceptuelles et géographiques. Par-delà le titre de l’ouvrage, il s’agit de distinguer les exemples qui relèvent des savoirs détruits, des savoirs confisqués et des savoirs occultés, tout en tenant compte du fait que ces catégories sont souvent poreuses.
Ce premier tome de l’antiAtlas des épistémicides est pensé comme un objet à partir duquel émergent différentes formes de restitution de la recherche : expositions, séminaires, rencontres, programmations… Il se décline selon trois axes de recherche : a) Les savoirs détruits b) Les savoirs confisqués c) Les savoirs occultés.
Actions passées
« Présentation publique de l’antiAtlas des épistémicides », avec Samir Boumediene, Programme Européen takingcare, Creative Stduy Lab du MUCEM, Marseille, atelier « Réparer, reconnaître, retrouver », 24 mars 2021
Jeudis cartographiques : l’atelier de cartographie expérimentale et critique, LABEX « Les passés dans le présent », Université Paris Nanterre. 2020-2023. Co-animation : Jean Cristofol et Anna Guilló
Un premier appel à contributions a permis d’organiser un workshop de recherche de deux jours au MUCEM en 2023 et de poser les premières questions, problématiques et méthodologie du projet. Il a rassemblé des contributeurs de différents horizons : théorie de l’art, sociologie, art contemporain, philosophie, droit, politique, histoire, anthropologie, littérature… et de différents pays : Antilles, Guyane, Ghana, Japon, France, Espagne, Cuba, Liban, Viet-Nam.
« antiAtlas des épistémicides », workshop de recherche, 22 et 23 juin 2022, MucemLab, Marseille. Avec, Fabien Faure, Mathieu Corp, Vincent Bonnet, Pierre-Damien Huyghe, Itziar Madina Elguezbal, Stéphanie Dadour, Jecelyn Valton, Alice Reymond, Ïan Larue, Magalie Nacthergael, Évelyne Roux, Karim Charredib, Frédéric Weigel, Myriam Dao, Seloua Luste Boulbina, JaidesS NöusS, Mélio Lannuzel, Samir Boumediene, Aurélia Dusserre, Aude Fanlo, Hélène Muter, Sirine Fattouh, Albane Geslin.
Anna Guilló, « La cartographie alternative comme image de pensée », conférence, Centre Marc Bloch Berlin, Groupe « Art et recherche », MIMMOC UR 15072, Université de Poitiers, 30 juin 2023
Séminaires du LESA :
22 novembre 2024
Projection du film Leaks d’Alain Declercq et rencontre avec l’artiste. Séance organisée par Anna Guilló
Lien : https://amupod.univ-amu.fr/turbulence/video/34256-rencontre-avec-alain-declercq/
24 janvier 2025 :
« Art et cartographie alternative », avec Magalie Martin et Lucile Pabois (doctorantes contractuelles au LESA). Séance organisée par Anna Guilló
07 mars 2025 :
« Pour une recherche-création-action indisciplinée : co-élaborer une inépuisette à cherche », avec Myriam Suchet. Séance organisée par Sabrina Dubbeld.
À venir
24 avril 2025 :
« Presqu’île », avec Jean Arnaud et Novella Oliana.
25 avril 2025 :
« Dessins performatifs », avec Dan Perjovschi, en partenariat avec le Gœthe Institut et le Laboratoire Échanges.
02 février-1er juillet :
Résidence de recherche dans le cadre d’un CRCT à l’IMÉRA (Anna Guilló).
Publications
Anna Guilló, « Plan B Animal », avec Katrin Gattinger, revue Turbulences n°1, « Images en tr@nsit », février 2024. https://turbulences-revue.univ-amu.fr/01-katrin-gattinger-anna-guillo-plan-b-animal-pister-cartographier/
Anna Guilló, « Du Google Art au roman contemporain. Écriture cartographique et géolocalisation », in revue Phantasia, revue du Centre Prospéro – Langage, image et connaissance (UC Louvain Saint-Louis – Bruxelles), « Décrire la carte, écrire le monde », décembre 2023, (dir. Isabelle Ost et Aurélien d’Avout)
Équipe
Comité scientifique :
Denis Chartier, PR en géographie environnementale, Université de Paris, (LADYSS)Jean Cristofol, philosophe, ancien enseignant à l’ESA-Aix Félix Ciccolini, membre fondateur de l’antiAtlas des frontières
Jean-Michel Durafour, PR en Esthétique et théorie du cinéma, AMU (LESA)
Aurélia Dusserre, MCF en histoire contemporaine, Aix-Marseille Université, (IREMAM) Thierry Fournier, artiste, commissaire d’exposition indépendant, directeur artistique de l’antiAtlas des frontières.
Anna Guilló, artiste, PR en arts plastiques et sciences de l’art, Aix-Marseille Université (LESA), membre de l’antiAtlas des frontières
Magali Nachtergael, PR en littérature française et arts, Université de Bordeaux Montaigne (Plurielles).
Cedric Parizot, anthropologue, CNRS, Aix-Marseille Université (IREMAM), membre fondateur de l’antiAtlas des frontières Emilia Sanabria, anthropologue, chercheure au CNRS (Laboratoire CERMES3, Université Paris Cité, EHESS, INSERM)
Enseignants-chercheurs associés
Jean Arnaud
Vincent Bonnet
Sabrina Dubbeld
Jean-Michel Durafour
Fabien Faure
Sara Alonso Gómez
Anna Guilló
Doctorants :
Magalie Martin
Mélio Lannuzel
Lucile Pabois
AXE III : Reconfigurations politiques du sensible : (s’)informer (de) l’informe
L’art a longtemps été considéré comme un procédé qui aboutit à construire des formes qui s’adressent à la sensibilité (images, sons, performances, etc.). De son côté, l’esthétique a classiquement consisté à réfléchir sur ces formes, afin d’en dégager les sens intelligibles, même cachés ou involontaires. Ce n’est que rarement qu’on a pu assister à un renversement de ces positions canoniques, où c’est la forme elle-même qui a permis de penser l’intelligibilité du sens : l’exemple par excellence se trouve dans la perspective, ce phénomène de l’art qui a permis d’alimenter la pensée et de la conduire là où elle ne s’était jamais aventurée jusqu’alors. Cet axe de recherche se propose d’opérer ce même renversement, mais en le poussant plus loin, si possible : cette fois, c’est l’informe (l’anarchie des formes sensibles, le cynisme de la chanson populaire, le désœuvrement des regards) qui nous permettra peut-être d’informer notre réflexion sur l’art, et au-delà, sur la société.
III a) Politiques du regard (dir. Caroline Renard)
Le programme « Politiques du regard » ouvre des perspectives de réflexion sur les dimensions analytique, esthétique, historique et anthropologique du cinéma et des autres arts.
Si regarder ne requiert pas de savoir-voir spécifique, le cinéma et certaines productions actuelles engagent des pratiques et une politique du regard dont les mutations demandent à être analysées. Par regard, on désigne le regard du cinéaste ou de l’artiste, celui qui se construit avec celles et ceux qui sont devant l’objectif mais aussi celui qui détermine la relation entre le médium cinéma et les objets filmés. Le mot définit également le regard que l’œuvre attribue au spectateur. Chacune de ces pratiques du regard appelle des postures et des logiques spécifiques.
Regarder le monde semble être un geste qui va de soi. Mais, comme l’écoute, le regard est un instrument qui se travaille, s’affine et s’aiguise. « Tu vois, de bien regarder, je crois que ça s’apprend » dit le personnage féminin de Hiroshima mon amour. Construit culturellement, le regard demande souvent à être débarrassé de ses habitudes, libéré de ses repères et ramené aux qualités premières d’une vision autonome de la pensée. Il est beaucoup moins facile de regarder qu’on ne le pense. À une époque où les machines de vision sont si nombreuses, l’exercice physiologique de voir s’est enrichi de nouvelles manières de faire. Les formes filmiques contemporaines en témoignent. Notre regard est informé par la totalité de nos expériences vécues et culturelles. Le savoir visuel et sonore que nous avons acquis, forme une couche de références qui parfois, à notre insu, oriente ou colonise notre regard. Faire ou regarder un film n’est possible qu’avec et malgré ce regard cultivé, « artialisé » et désormais appareillé. Si parvenir à maintenir un regard « premier » et « frais » a toujours été un leurre, cela reste malgré tout un exercice nécessaire pour vraiment voir, c’est-à-dire être capable de distinguer et éventuellement d’identifier ce qui est visible.
Nous ne souhaitons pas interroger les attitudes du regard pour démontrer l’indépendance des pratiques qui le définirait du point de vue de la création ou du point de vue de la réception des œuvres, mais plutôt saisir, dans l’expérience même du regard, des traits, des processus, des formes qui nous renseignent sur le savoir, sur le pouvoir et sur l’imaginaire. La construction du regard s’inscrit dans des paradigmes à la fois techniques, méthodologiques, esthétique et idéologiques. Aussi, cette réflexion sur les pratiques du regard pourrait participer d’une nouvelle tentative de périodisation des productions filmiques ou artistiques.
D’autre part, depuis l’article fondateur de Laura Mulvey sur le plaisir visuel (1974) la question des politiques du regard croise par endroit les études de genre. Si l’assignation d’un genre au regard reste problématique, les rapports du pouvoir entre sujet regardant et objet regardé ont contribué à reconfigurer l’expression du genre ou des sexualités à l’écran. Le champ ouvert par le conflit entre l’approche esthétique des œuvres et la critique d’inspiration féministe reste un point de départ pour questionner nos regards et nos pratiques. Des conférences et des événements seront organisés en partenariat avec GIS Genre, Gendermed, Laboratoire Echanges (AMU) et la Mission égalité femme-homme.
Ce programme entend s’intéresser prioritairement à des œuvres cinématographiques, mais il est aussi ouvert à la pratique de la réalisation comme à d’autres disciplines artistiques (arts plastiques, photographies, danse, arts numériques…) qui mettent également le regard en jeu.
Plusieurs axes seront être déclinés :
- la construction des regards ;
- les machines de vision et l’archéologie des médias ;
- les poïétiques du cinéma ;
- la pratique du regard dans la méthodologie de l’analyse de film ;
- la fabrique du point de vue : dimension anthropologique ;
- le regard produit par l’œuvre : la construction du spectateur ;
- le croisement du regard de l’acteur et du réalisateur ;
- le devenir du regard cinématographique : la salle / l’écran / l’exposition.
Ce programme se développe par l’organisation de journées d’études, colloques, projections et discussion, réalisation de films, expositions et publications.
Actions passées
Dans la continuité des travaux de recherche soutenus par l’unité en 2013 et 2014 sur le réalisateur chinois Wang Bing, une journée d’études a été organisée en mars 2023 en partenaria avec l’université Paul Valéry, Montpellier 3 (Rirra 21), l’Institut de l’image (Aix-en-Provence), les Ecrans du sud (Marseille) : 29 et 30 mars 2023 : Journée d’études « L’art post-documentaire de Wang Bing : processualité, variabilité et performativité d’un acte d’image engagé », Salle de projection, bâtiment Turbulence, Journée d’études co-organisée par Caroline Renard et Julie Savelli (Rirra21, Montpellier 3), en présence de Wang Bing, Diane Dufour, Dominique Auvray, Antony Fiant, Frédéric Pouillaude, François Amy de la Bretèque.
Lien vers les vidéos
Titre et intervenant(s) | Lien Amupod | durée |
1/ Introduction de la journée et master class. Caroline Renard (LESA, AMU), Julie Savelli (Rirra 21, Montpellier ), Wang Bing, interprète : Pascale Wei-Guinot. | 1h52 min. | |
2/ Statut filmique de l’archive et du témoignage dans Les âmes mortes et Beauty Lives in Freedom François Amy de la Bretèque (Rirra 21, Montpellier 3) | 1h | |
3/ L’homme qui marche, exposer un cinéaste. Diane Dufour (Directrice du BAL, Paris) | 57 min. | |
4/ L’art et la manière de “taper l’incruste” : à propos de l’intrusion de Wang Bing dans le petit atelier de couture de 15 Hours, Antony Fiant (Technes, Univérsité Rennes 2) | 50 min. | |
5/ Circuits longs : du producteur au consommateur, Frédéric Pouillaude (LESA, AMU) | 1h19 min |
- 10 décembre 2023, communication, C.Renard, « Compositing et fenêtre numérique, à propos de 24 Frames d’Abbas Kiarostami », Séminaire Atmosphère, UMR PRISM / AMU, CNRS Marseille, 2023
- 22 mars 2024, Communication C.Renard, Jean-Pierre Limosin, regarder les autres regarder, Journée d’études « Cinéastes au travail : documentaires de création sur la fabrique cinématographique », Université de Rennes II, 22 mars 2024
- 18 Octobre 2024, communication : F.Bonino, « Le détail signifiant dans Sayat Nova de Serguei Paradjanov, l’art du collage au cinéma », Colloque « La Fabrique du détail », Montpellier 2
- 19 Octobre 2024, communication : C.Renard, Des data au détail, une analyse de « Nunca e noite no mapa » de Ernesto de Carvalho, Colloque « La Fabrique du détail », Montpellier 2
- 5 décembre 2024, leçon de cinéma, Salle de projection, bâtiment Turbulence, invités : Caroline Poggi et Jonathan Vinel, Ours d’or en 2014 pour Tant qu’il nous reste des fusils à pompe et auteur·ices de Eat the night (Cannes 2024).
Partenariat Festival Films Femmes Méditerranée
Lien vers la vidéo de la leçon de cinéma |
Actions à venir
18 mars 2025, communication : F.Bonino « Le ciné-poème Step Across the border de Nicolas Humbert et Werner Penzel : une rencontre fortuite entre la musique et la pollution sonore, pour une esthétique percussive. » Colloque international, Pollutions sonores, préservation de l’écoute : Propositions filmiques, 18-20 mars 2025, Organisation : Robert Bonamy et Mathias Lavin, Université de Poitiers
11 avril 2025, Communication C.Renard « Femmes à l’évier, femmes à l’écran, le totem Jeanne-Dielman pour Gabrielle Stemmer. » Séminaire “Théories féministes face aux gestes de créations cinématographiques : dynamiques, places, interactions, déplacements” (LLA/CREATIS, FRAMESPA, LARA&SEPPIA, CEIBA), Toulouse.
Automne 2025, Journée d’études « La carnavalisation du monde. L’image, un dénominateur commun ? » (titre à confirmer) Organisation : Denis Alcaniz, Laetitia Agostini, Caroline Renard, Partenariat LESA/LEST
6 et 7 novembre 2025, partenariat avec le séminaire « Images du politique et politiques de l’image en Méditerranée » (MMSH) : « Faire trace, mobilisations des images et mémoires des luttes ». Coord. Philippe Aldrin (Mesopolhis), Caroline Renard (LESA), Pascal Cesaro (PRISM)
6 novembre, Turbulence, invité : Dork Zabunyan (ESTCA, Paris 8) : « De L’insistance des luttes à Fictions de Trump. Comment une population s’organise pour lutter contre des politiques autoritaires et discriminatrices »
7 novembre, MMSH-Aix, Projection des films documentaires Des goûts de lutte (d’Emmanuelle Reungoat et Pierre-Olivier Gaumin, 2024) et La lutte est une fin (d’Arthur Thomas-Pavlowsky, 2022). Table ronde avec Emmanuelle Reungoat, Pierre-Olivier Gaumin. Dork Zabunyan, L’insistance des luttes, l’exemple de la Syrie. Autres invités pressentis : Nicolas Burlaud (dont le film Les fils qui se touchent portent sur les traces des luttes sociales dans la ville) et Vincent Jarousseau (photographe).
Printemps ou Septembre 2026, journée d’études : « Le cinéma comme utopie – Inventer/fabriquer/regarder », Grand Salon du Palais Lumière, La Ciotat, Partenariat LESA, LLA CREATIS).
Argument : Depuis l’invention du cinématographe par les frères Lumière et la première projection publique non-payante qui s’est déroulée au Palais Lumière à La Ciotat, l’histoire du cinéma a toujours été portée par des créateurs – qu’ils soient des artisans, des industriels ou des artistes – qui sont emparés de cette nouvelle méthode d’enregistrement et de projection du mouvement, pour la faire évoluer sur le plan technique et esthétique.
La présente journée d’études entend saluer les cinéastes français contemporains qui explorent de nouvelles solutions techniques, narratives ou plastiques, en mettant à l’honneur la « boîte à outils » et le « bricolage » (notions théorisées par Gilles Deleuze, Michel Foucault ou Michel de Certeau), dans un esprit finalement assez proche de celui des frères Lumière. Leurs pratiques s’inscrivent dans une réinvention des modalités du regard qu’il convient de questionner. On pense notamment à des réalisateurs comme Jean-Pierre Jeunet, Michel Gondry, Quentin Dupieux, Philippe Grandrieux, Alain Guiraudie ou Bertrand Mandico.
Octobre 2026, Colloque Kelly Reichardt (Partenariat LESA, Université Paris Panthéon Sorbonne, EA 7539 – Institut ACTE ; La Fémis, Université Montpellier III, Rirra 21) Comité scientifique : Vincent Deville, Caroline Renard, Caroline San Martin, Melissa Gignac, Barbara Turquier)
Publications et productions
Renard Caroline, Abbas Kiarostami, à rebours, Presses Université de Grenoble, coll Emergences Résugences, à paraitre juin 2025
Renard Caroline, Préface de l’essai de Julie Savelli, L’acte infini d’image, Hermann éditions, 2024
Renard Caroline, « L’art de converser », Entretien avec Alexandra Pianelli, à propos de son film Le Kiosque, Revue Turbulence, mars 2024 : https://turbulences-revue.univ-amu.fr/01-lart-de-converser-entretien-de-caroline-renard-avec-alexandra-pianelli/
Renard Caroline, « Au bord du monde. Penser depuis le seuil avec Kelly Reichardt et Alice Rohrwacher. », in Penser les formes filmiques contemporaines : l’analyste mis à l’épreuve, dir. V. Deville et L. Le Bihan, UGA éd., 2023
Renard Caroline, « Regarder Cézanne nous regarder », Dossier de presse du film documentaire Cézanne, Sophie Bruneau, Alter Ego film, 2022
Manifestations autres
Rétrospective Fellini et Cinecitta, rêves et réalisme, d’un studio à l’autre, sept- déc 2024, Cinéma LA Cascade Martigues. Rétrospective accompagnée par une Journée d’études le 14 novembre 2024. Partenariat LESA, secteur cinéma, Cinéma La Cascade.
Participation à la coordination « Et que vivent les salles de cinéma ! » Cinéma La Cascade, Martigues
30 septembre 2023, Modération de la table ronde « Et que vivent les salles de cinéma ! » en présence de Joël Farges, producteur réalisateur Kolam Productions, Alain Bergala, critique, historien du cinéma, réalisateur, Bernard Plossu, photographe, Stephan Zaubitzer, photographe, Loubna Playoust, réalisatrice,
Équipe
Denis Alcaniz
Laetitia Agostini
Fabienne Bonino
Marie Rebecchi
Caroline Renard (Responsable du programme)
Thierry Roche
III b) Esthétiques anarchistes : l’art et le non-gouvernable (dir. Frédéric Pouillaude)
Par « anarchisme », on entendra ici le refus général du « préjugé gouvernemental », de l’idée que gouverner et être gouverné soient indispensables et que toute conduite, individuelle ou collective, ait à s’inscrire dans l’asymétrie du commander et de l’obéir. L’hypothèse anarchiste ne se limite pas à soutenir que gouverner équivaut à dominer ou que les dispositifs gouvernementaux ne sont jamais que des masques (institutionnels, sociaux, psychiques) apposés sur des relations de pure violence. Elle soutient plus radicalement que gouverner est tout bonnement impossible. Son projet consiste dès lors à relever les traces d’une telle impossibilité et à les faire s’étendre à des domaines d’action et de pensée toujours plus vastes. L’objet de l’anarchisme est l’impossibilité du gouvernement rendue manifeste et omniprésente.
Dans un ouvrage récent, Au voleur ! Anarchisme et philosophie (PUF, 2022), Catherine Malabou propose de distinguer entre l’ingouvernable et le non-gouvernable : « L’ingouvernable désigne ce qui échappe au contrôle, comme un véhicule devenu impossible à conduire. Au sens moral et politique, il suggère l’indiscipline et la désobéissance, le refus d’obtempérer. L’ingouvernable est et n’est que le contraire du gouvernable. La non-gouvernabilité quant à elle ne renvoie ni à l’indiscipline, ni à l’errance. Elle n’est pas non plus la désobéissance, mais ce qui, dans les individus comme dans les communautés, demeure radicalement étranger au commandement et à l’obéissance. […] L’ingouvernable est ce qui peut être, soit entendu, soit dominé. Le non-gouvernable ne peut en revanche qu’être dominé. La seule façon de le traiter est de ne pas traiter avec lui, soit en l’ignorant activement, soit en l’opprimant, en l’écrasant, voire en le mettant à mort. Mais le gouverner est définitivement impossible puisqu’il est, encore une fois, la marque de l’impossibilité et de l’échec de tout gouvernement. » (op. cit., p. 51-52).
Si l’ingouvernable se définit par sa résistance et son opposition directes au gouvernement, le non-gouvernable désigne quant à lui une zone d’étrangeté et d’extériorité radicale. En prolongeant cette distinction, on pourrait dire que le non-gouvernable est le lieu de recharge de l’ingouvernable, son assise extra-conflictuelle, sa base arrière : une indifférence et une extériorité au gouvernement si profondes que des gestes concrets de désobéissance et de remise en cause de l’autorité peuvent s’y ressourcer, s’y relancer, s’y assoir positivement. L’ingouvernable ne concerne sans doute que certaines pratiques artistiques et certaines seulement, des pratiques qui par leur mode de production, d’organisation et d’intervention ont d’ores et déjà refusé tout principe de gouvernementalité (collectifs anonymes, activisme artistique, etc.). En revanche, on pourrait faire l’hypothèse que toute œuvre, si du moins elle doit être autre chose qu’un produit de consommation, de spéculation ou de décoration, a bel et bien affaire à du non-gouvernable, à ce qui en l’homme demeure irréductiblement étranger à l’être-gouverné. L’objectif central de ce programme consisterait alors à relever en art les traces et les manifestations de ce non-gouvernable, les formes de son déploiement artistique, et ce en les envisageant aussi bien pour elles-mêmes que comme lieux de recharge de l’ingouvernable, comme appelant, ne serait-ce qu’implicitement, à des actes de résistance et de désobéissance concrets.
Parmi les figures du non-gouvernable mises au jour par Catherine Malabou, deux nous paraissent particulièrement cruciales : d’une part, contre la lecture derridéenne de Freud et à partir des travaux de Nathalie Zaltzman, une réinterprétation de la « pulsion de mort » dissociée de toute figure de maîtrise ; d’autre part, à partir du dernier séminaire de Foucault, la parrêsia cynique comme performance hors-jeu, radicalement dissolvante parce que radicalement autre, inaccessible à la gouvernementalité.
Actions passées
Séminaires du LESA :
18 novembre 2022 :
« Marcher et penser avec Élisée Reclus. Art, cartographie et anarchisme », Anna Guilló
https://amupod.univ-amu.fr/video/24621-esthetiques-anarchistes-marcher-et-penser-avec-elisee-reclus-art-cartographie-et-anarchisme/
09 décembre 2022 :
« Représentable ou imprésentable dans l’art aujourd’hui ? Lyotard, Rancière et au-delà », Catherine Malabou.
https://amupod.univ-amu.fr/video/24991-esthetiques-anarchistes-representable-ou-impresentable-dans-lart-aujourdhui-lyotard-ranciere-et-au-dela/
02 février 2023 :
« Droit dans le mur en sortant du trou », Katerina Andreou et Frédéric Pouillaude
17 mars 2023 :
« Entre l’art et l’anarchie : quelle place pour la désobéissance ? », Sara Alonso Gómez
https://amupod.univ-amu.fr/turbulence/esthetiques-anarchistes/video/27305-esthetiques-anarchistes-entre-lart-et-lanarchie-quelle-place-pour-la-desobeissance/
7 avril 2023 :
« Répliquer au politique – l’imprévisible comme art », Paul-Bernard Nouraud
https://amupod.univ-amu.fr/turbulence/esthetiques-anarchistes/video/26846-esthetiques-anarchistes-repliquer-au-politique-limprevisible-comme-art/
12 mai 2023 :
« De la propagande par le fait et par l’image en particulier : une dialectique déniée ou encore effective », Christophe Longbois-Canil
https://amupod.univ-amu.fr/turbulence/esthetiques-anarchistes/video/27054-esthetiques-anarchistes-de-la-propagande-par-le-fait-et-par-limage-en-particulier-une-dialectique-deniee-ou-encore-effective/
26 mai 2023 :
« Situation d’écoute », Renaud Golo.
Actions à venir
« Esthétiques anarchistes. L’art et le non gouvernable », revue Turbulences n°2, à paraître en avril 2025.
https://turbulences-revue.univ-amu.fr/
Équipe
Sara Alonso Gómez
Mathieu Cipriani
Anna Guilló
Célio Paillard
Frédéric Pouillaude (directeur du programme)
III c) Chansons et images : des expériences artistiques à la fabrication des succès grâce aux vidéo-clips (responsables : Jean-Marie Jacono, MCF musicologie, et Étienne Kippelen, MCF musicologie)
L’objet de ce programme de recherches est la chanson des XXe et XXIe siècles au sein des musiques populaires modernes. Il est d’abord consacré à l’analyse du rôle de la musique. Souvent mises au second plan au profit du texte, les dimensions musicales, jouent en effet un rôle clé dans l’expression de la chanson. Elles ont un grand effet sur les auditeurs. L’harmonie (l’usage des accords et des tonalités) joue un rôle déterminant pour souligner les effets des paroles ou pour acquérir une dimension propre.
Il aborde ensuite l’analyse du rap, forme de chanson urbaine la plus écoutée aujourd’hui, notamment dans la deuxième ville de France, Marseille. La vigueur rythmique de la déclamation vocale du rap, souvent définie comme flow, prend appui sur des dimensions musicales qui structurent l’expression (pulsation, rythme, usages de samples). L’enregistrement numérique, la conception et l’usage des sons (dont la pratique de l’Auto-Tune) sont également déterminants. Enfin, on ne peut aborder le rap sans étudier le rapport à l’image. Les vidéo-clips sont essentiels pour des productions conçues autant pour être vues que pour être écoutées, en particulier chez les rappeuses et les rappeurs les plus populaires. Ils mettent en valeur la gestuelle des interprètes mais aussi, grâce à l’image, la relation aux espaces de la ville. Le rap renvoie toujours aux contextes sociaux et urbains, même si le divertissement y occupe la plus grande place.
Ce programme s’inscrit également dans les activités du réseau pluridisciplinaire de recherches fondé en 2015 à l’université d’Aix-Marseille, les Ondes du monde (CAER, CIELAM, LESA) : séminaires de recherches, journée d’études, Biennales internationales de la chanson (cinq depuis 2017), collection « Chants-Sons » aux Presses universitaires de Provence (une vingtaine d’ouvrages parus depuis 2016).
Publications les plus récentes (2022-2025)
JACONO, Jean-Marie, Chanson pour… chanson contre (dir. avec Cécile Prévost-Thomas & Stéphane Hirschi), Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2024, 528 p.
JACONO, Jean-Marie, « L’univers musical de Barbara », Barbara – L’intégrale des chansons, préface d’Alexandre Tharraud, Joël July (dir.)., Paris, L’Archipel, p. 27-31.
JACONO, Jean-Marie, « Chanson et espaces de la ville », in Ville, espace, langage : études et questionnements en sociolinguistique, Michelle Auzanneau, Marilena Karyolemou, dir., Paris, éditions Le manuscrit, 2024, p. 107-126
JACONO, Jean-Marie, “Les clips de Jul : une nouvelle forme de chanson au XXIe siècle », in Dramaturgies de la chanson, Gerhild Fuchs, Etienne Kippelen, Birgit Mertz-Baumgartner, dir., Aix-en-Provence, PUP, 2025, (sous presse, 30 219 signes)
JACONO, Jean-Marie, « Sylvain Bertot. Ladies first. Une anthologie du rap au féminin. Marseille : Le Mot et le Reste, 2019. » ATeM, n° 7.1 (3 pages – ATeM I ISSN 2707-4102 I www.atem-journal.com Nr. 7,1, 2022 I DOI 10.15203/ATeM_2022_1.13)
KIPPELEN, Etienne, « Un pas de danse en chanson », Musicologies nouvelles, 2022, 13, p. 86-94
KIPPELEN, Etienne, Brassens et la musique. Une question d’harmonie, Aix-en-Provence, PUP, 2023.
KIPPELEN, Etienne, « Colette Magny. De la contestation politique à l’avant-garde musicale »,
in Chanson pour… chanson contre, Jean-Marie Jacono, Cécile Prévost-Thomas, Stéphane Hirschi, dir., Aix-en-Provence, PUP, 2024, p. 151-162.
KIPPELEN, Etienne, « Brassens et la scène » in Dramaturgies de la chanson, Gerhild FUCHS, Joël, JULY, Etienne KIPPELEN, Birgit MERTZ-BAUMGARTNER, dir., Aix-en-Provence, PUP, 2025 (sous presse)
Perspectives
Publications :
FUCHS, Gerhild, JULY, Joël, KIPPELEN, Etienne, MERTZ-BAUMGARTNER, Birgit, dir., Dramaturgies de la chanson, Aix-en-Provence, PUP, 2025 (sous presse)
Actions à venir Communications dans des colloques internationaux:
JACONO, Jean-Marie, « L’usage des punchlines dans le rap », Cinquième biennale internationale d’études de la chanson, Lausanne (Suisse), 19-21 mars 2025
KIPPELEN, Etienne, « L’harmonie au service de l’émotion. Le cas des chansons de Barbara », Cinquième biennale internationale d’études de la chanson, Aix-en-Provence, 26-28 mars 2025
Thèse :
USSEGLIO, Philippe, Bob Dylan et ses publics : une histoire de malentendus, thèse de doctorat
en musicologie sous la direction de Jean-Marie Jacono (soutenance en 2025)
Équipe
Jean-Marie JACONO, MCF musicologie
Etienne KIPPELEN, MCF musicologie
Perle ABBRUGIATI, PR études italiennes (CAER)
Joël JULY MCF littérature (CIELAM)
Solveig LELAURAIN MCF psychologie (Laboratoire de psychologie sociale)
Léa RESTIVO MCF psychologie (Laboratoire de psychologie sociale)
Philippe USSEGLIO, doctorant, LESA.
Publications du LESA
La liste complète des publications du LESA est disponible à l’adresse suivante : sciencespo.hal.science/LESA/
Hand Held Day (Gary Beydler, 1974)
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